L’OPCO Atlas a publié début juin l’étude EDEC Numérique – Prospective 2025. Cette étude, cofinancée par le Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, a pour objectif de mettre en lumière l'impact de la transition numérique sur les emplois et compétences au sein des branches d’Atlas.
L'objectif était d'identifier les tendances sectorielles et les mutations économiques jusqu'en 2025 afin de fournir des outils opérationnels pour répondre aux enjeux des entreprises face à cette transition.
8 mutations majeures générées par la transition numérique
Des évolutions technologiques telles que la numérisation, l'automatisation, le Big Data, la Blockchain et l'Intelligence artificielle sont à l'origine de mutations significatives pour les emplois et compétences.
Pour autant, la transition numérique ne se limite pas à une simple évolution technologique; elle représente une véritable révolution dont les impacts, bien que nombreux, sont souvent sous-estimés par les entreprises. Ils englobent notamment des évolutions majeures des modes de travail, l'automatisation de certaines tâches et une révolution dans la relation client.
L’étude d’impact dévoilée par Atlas met en avant 8 mutations majeures qui ont un impact sur les emplois et les compétences :
Sécurité informatique stratégique : Avec la croissance exponentielle des données et la dépendance accrue aux systèmes informatiques, la sécurité informatique est devenue un enjeu stratégique pour les entreprises. La protection contre les cyberattaques et les violations de données est essentielle pour garantir la confiance des clients et la continuité des opérations.
Digitalisation et automatisation des processus : De nombreuses tâches et processus, autrefois manuels, sont désormais digitalisés et automatisés, permettant un gain de temps, une réduction des erreurs et une meilleure efficacité opérationnelle.
Utilisation accrue de la donnée : La collecte, l'analyse et l'utilisation des données permettent de prédire les comportements des clients, d'anticiper les tendances du marché et de prévenir les risques et les fraudes. Les entreprises qui exploitent efficacement ces données ont un avantage concurrentiel significatif.
Emergence de nouveaux modes de travail : La transition numérique favorise l'émergence de modes de travail plus collaboratifs. Les outils de travail à distance, les plateformes collaboratives et les solutions de gestion de projet en ligne facilitent la communication et la collaboration entre les équipes, indépendamment de leur localisation géographique.
Digitalisation de la relation client : La relation client est désormais omnicanale, combinant des interactions physiques, téléphoniques et en ligne.
Clients plus informés et exigeants : L'accès facilité à l'information rend les clients plus exigeants, attendant des réponses rapides et personnalisées.
Nouveaux acteurs disrupteurs : Des acteurs 100% digitaux, tels que les comparateurs d'assurance ou les plateformes liées aux crypto-monnaies, bouleversent le marché.
Renforcement de la valeur ajoutée des offres : Les offres deviennent plus personnalisées, avec par exemple des sociétés d'assistance pouvant répondre instantanément grâce à la géolocalisation.
Impact sur les métiers : recrutement et forts enjeux de formation
Les métiers “cœur du numérique” ont connu une croissance de 25% entre 2016 et 2019 au sein des secteurs d'Atlas. Ces métiers sont plus présents dans le périmètre d'Atlas que dans le reste de l'économie française.
Les projections de la DARES et de France Stratégie jusqu'en 2030 indiquent une croissance continue des effectifs dans les activités informatiques et les services d'information : + 115 000 salariés soit +28% en cumul sur la période.
L’étude d’impact met en avant l’apport de la transition numérique dans la création de nouveaux métiers et son impact sur la transformation en profondeur de ceux déjà existants.
Les compétences requises évoluent rapidement, avec une demande croissante pour des compétences à la fois techniques et comportementales (soft skills). Cette mutation doit inciter les professionnels à s'adapter rapidement, sous peine de voir leur employabilité diminuer.
Top 10 des métiers aux plus forts enjeux :
1. Responsable centre de profit
2. Business développeur
3. Chargé de clientèle
4. Chef de projet
5. Chef de projet digital
6. Spécialiste robotique et automatisation
7. Responsable commercial et marketing
8. Responsable système d’informations
9. Spécialiste cybersécurité
10. Data engineer
Pour les métiers directement liés à l'informatique tels que le "chef de projet digital", le "responsable système d’informations", le "spécialiste cybersécurité" et le "data engineer", ou pour les métiers ne figurant pas dans le top 10 comme ‘développeur d’applications mobiles’, ‘spécialiste de l’informatique embarquée’,’spécialiste du cloud’, ‘spécialiste en cybersécurité’, ou ‘gestionnaire de grandes bases de données (Big Data)’, ceux-ci sont particulièrement impactés par la transition numérique et nécessitent une mise à jour constante des compétences, notamment en raison de l'évolution technologique continue.
Focus sur les métiers “cœurs du numérique”
Atlas a procédé à une analyse pour chacun de ses secteurs d’activité et pour chaque métier sur les besoins de compétences techniques et comportementales. Dans notre article nous nous intéressons principalement aux compétences techniques du secteur des métiers “cœur du numérique”.
Cette catégorie regroupe les métiers traditionnels récents de l’informatique, des télécommunications et de la filière électronique (hardware) qui participent à la conception, au développement et à la maintenance des solutions matérielles et logicielles.
Ces métiers sont soumis à une évolution technologique continue et les salariés qui exercent ces métiers sont obligés de faire évoluer leurs compétences techniques pour maintenir leur employabilité.
Les métiers de développeur d’applications mobiles, de spécialiste de l’informatique embarquée (objets connectés), de spécialiste du cloud, de spécialiste en cybersécurité ou encore de gestionnaire de grandes bases de données (Big Data) relèvent de cette catégorie.
Si la part des connaissances techniques est importante dans ces métiers, les employeurs soulignent néanmoins la nécessité pour ces personnels de disposer de plus en plus fréquemment de compétences relationnelles facilitant la collaboration multidisciplinaire.
Pour relever les défis de La transition numérique, le rapport préconise un plan d’action en 5 points. Sur le plan de compétences, il est impératif de mieux connaître, faire connaître et valoriser les métiers et compétences les plus impactés par le numérique. Il est également essentiel d'élargir le recrutement, notamment auprès des jeunes et des demandeurs d'emploi, et de renforcer la culture du numérique au sein des entreprises. En anticipant ces transformations et en investissant dans la formation et le développement des compétences, les entreprises pourront non seulement s'adapter, mais aussi prospérer dans cet environnement en constante évolution.
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