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Photo du rédacteurSandra Bocciolini

Présidentielles : quelles propositions pour la formation professionnelle ?

Dernière mise à jour : 17 févr. 2023

Que proposent les candidats à la présidentielle 2022 pour la formation professionnelle ?


Propositions des candidats à l'élection présidentielles pour la formation professionnelle

L’ensemble des français et des parties prenantes de la formation professionnelle ont connu une véritable révolution des pratiques et du recours à la formation avec la loi “pour la liberté de choisir son avenir professionnel” instaurée en janvier 2019 : fin du DIF et instauration du Compte Personnel de Formation (CPF), transformation des OPCA en OPCO, obligation de formation pour les entreprises, certification Qualiopi, transformation du rôle des DRH et des responsables formation, l’instauration de financements adaptés à la crise sanitaire


Un big bang structurel et d’usage qui ne manquera de connaître des évolutions additionnelles portées par les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle ou la blockchain…et également peut-être avec les nouvelles propositions des candidats à l’élection présidentielle française de 2022.


Nous vous proposons dans cet article de prendre connaissance des propositions des candidats sur le thème de la formation.



Les propositions connues des candidats


Si les leviers de l’apprentissage ou de la reconversion professionnelle sont invoqués afin de promouvoir l’emploi des jeunes ou des demandeurs d’emploi, peu de candidats abordent la formation professionnelle sur les plans de sa gouvernance ou du CPF.


Retrouvez ci-dessous les propositions publiées par les candidats et par ordre alphabétique :


Nathalie Arthaud : le thème de la formation ou de l’apprentissage n’est pas abordé par la candidate de Lutte Ouvrière.


Nicolas Dupont-Aignan : dans ses mesures pour la souveraineté numérique, le candidat souhaite “Intensifier les formations aux métiers du numérique au sein de Pôle emploi et dans la formation professionnelle continue, en proposant une formation à l’informatique et à l’entreprenariat aux demandeurs d’emploi et employés – indépendants désireux de créer leur entreprise dans le numérique ou de se reconvertir “.


Anne Hidalgo : dans ses 70 propositions pour la France, la candidate socialiste souhaite confier “aux partenaires sociaux le soin de négocier une assurance-chômage universelle…qui…facilitera la formation continue” et propose de généraliser l’alternance à l’Université.



Yannick Jadot : le programme du représentant des écologistes mentionne la création d’un droit à la reconversion pour les métiers en transition avec le financement de la formation des personnes concernées et la création d’un “contrat de sécurisation des transitions professionnelles”. Le candidat souhaite également rétablir et simplifier le compte personnel de prévention de la pénibilité avec des droits à la formation pour se reconvertir.


Jean Lassalle : le candidat aborde le thème de la formation sur le thème de la valorisation de l’alternance et des filières professionnelles auprès des PME (aides) et grands groupes (incitations).


Marine Le Pen : dans sa 7ème proposition “Encourager les projets des jeunes et leur entrée dans la vie active”, la candidate du Rassemblement National indique vouloir créer un chèque-formation mensuel de 200 à 300 € pour les apprentis, les alternants et leurs employeurs.


Emmanuel Macron : le programme publié récemment n’intègre que peu d’éléments concernant la formation professionnelle. Cependant, dans son volet “Une France créative et productive”, le candidat propose de former, avant la fin des années 2020, 1 million de personnes aux métiers d’avenir dont plus de 400 000 spécialistes en informatique et notamment en intelligence artificielle.


Le Cabinet Quintet, créé par d’ex-collaborateurs de Muriel Pénicaud, envisage 12 propositions évaluées à 5 milliards par an : attribution de 8000 € par les jeunes sans diplômes au travers du CPF, ouverture de l’apprentissage à tous les âges, financement des reconversions…Cette note stratégique pourrait peut-être inspirer l’action d’un nouveau gouvernement Macron si le candidat était reconduit dans ses fonctions. CPFormation revient sur ces différentes propositions dans un article dédié.


Jean-Luc Mélenchon : la section “Qualifier tout le monde” du programme du candidat de la France Insoumise appuie sur la mise en cohérence des objectifs écologiques du pays avec les offres de formation initiale et la formation tout au long de la carrière. Sur le volet professionnel, le candidat souhaite que chaque salarié bénéficie de 36 heures de formation par an (contre 24 aujourd’hui) et librement utilisables. Il souhaite également garantir le maintien du revenu en cas de reconversion ou de formation.



Valérie Pécresse : la candidate des Républicains affirme que la réforme de la formation professionnelle a “créé un déficit de 4 milliards d’euros par an” et souhaite “rendre la formation professionnelle plus efficace” pour accompagner les transitions écologiques, digitales et économiques.


Les mesures proposées intègrent notamment :

  • le recentrage de l’usage des fonds collectés vers les secteurs en tension

  • le recentrage du CPF sur les formations métier

  • le transfert aux régions la majeure partie des missions de France Compétences

  • le financement à 100% des formations qui permettent la reconversion vers un secteur d’avenir et qui recrute


Philippe Poutou : Le volet emploi du programme ne comprend pas de mesures spécifiques en lien avec la formation continue.


Fabien Roussel : le candidat des “Jours heureux” souhaite (proposition 7) la création d’un service public unifié de l’emploi et de la formation professionnelle. La proposition mentionne une revalorisation et le déplafonnement du CPF. Le nouveau service public aura pour missions de certifier les organismes de formation et de contrôler le caractère qualifiant des formations dispensées. Le candidat souhaite “assainir un secteur devenu un marché «juteux», dominé par des officines patronales ou le quasi-monopole des grosses structures.”


Eric Zemmour : le candidat de Reconquête souhaite “consolider la formation des professionnels” dans sa section “Handicap”, favoriser le pouvoir d’achat des apprentis, l'embauche des apprentis en CDI, revaloriser les métiers manuels et le formations professionnelles ainsi que “rapprocher la formation et les besoins des entreprises en rattachant les lycées professionnels au ministère de l’industrie”.


Après une loi qui a modifié le paysage de la formation professionnelle, notre secteur d’activité ne semble pas être une préoccupation partagée par l’ensemble des candidats et lorsqu’elle l’est, les propositions demandent d’être précisées pour en mesurer l’impact. A suivre dans les prochaines semaines…


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