A l'occasion du WAICF qui s'est déroulé du 14 au 16 avril 2022 à Cannes et auquel Dig-IT a participé, le Think Tank de SKEMA publie une nouvelle note sur l'intelligence artificielle et sa place dans le monde.
La note s'intéresse aux principales puissances mondiales dans le secteur de l'IA et le positionnement de la France sur cette thématique.
La note a été établie sur la base du rapport "L'intelligence artificielle, technologies et acteurs clés" produit par plusieurs professeurs-chercheurs en management de l’innovation et sciences des données au sein de SKEMA : Ludovic Dibiaggio et Lionel Nesta ainsi que le data scientist Mohamed Keita.
Les principaux éclairages de cette note :
Sur les 30 dernières années, les pays leaders en termes de production de brevets sont :
les États-Unis (30 %),
la Chine (26 %),
le Japon (12 %),
la Corée du Sud (6 %),
l’Allemagne (5 %),
le Royaume-Uni (2,5 %),
la France (2,4 %),
le Canada (1,9 %).
Les États-Unis et les puissances asiatiques comptabilisent à elles seules près des trois quarts du marché de l’innovation IA. Avec plus de la moitié des parts de marché mondiales, les États-Unis et la Chine affirment leur domination.
Selon le Tortoise Global AI Index 2021, qui évalue les nations en fonction de leur niveau d’investissement, d’innovation et de mise en œuvre de l’intelligence artificielle, les États-Unis et la Chine conservent leurs deux premières places. Le Canada conquiert la 4e place. Il se classe premier en stratégie gouvernementale (devant la Chine) et 6e en stratégie commerciale. La France et l’Allemagne quant à elles descendent au classement global pour atteindre les 9e et 10e places, juste après les Pays-Bas. Toutefois, la France se hisse à la 5e place mondiale en termes de stratégie gouvernementale, devant les États-Unis et l’Allemagne par exemple.
En avril 2021, l’Union européenne publiait son nouveau plan coordonné pour l’intelligence artificielle entre la Commission européenne et les États membres. Il s’appuie sur le premier plan coordonné IA de 2018. Les objectifs sont notamment d’accélérer les investissements et d’aligner la politique en matière d’IA afin d’éliminer la fragmentation. Cependant, dans un domaine où les coûts d’investissements sont si colossaux, les décideurs français et européens sont sujets à « la dépendance au sentier » : leurs choix stratégiques futurs sont contraints par des choix passés qui les engagent sur le long terme. Ils doivent donc posséder une connaissance fine des avantages comparatifs de leurs pays et des pays concurrents dans les domaines relevant de l’IA pour cibler des investissements spécifiques leur permettant de fournir l’effort quantitatif nécessaire à l’accroissement de leur part de marché dans les secteurs jugés clés.
Les recommandations de la note pour les décideurs :
Créer les conditions d’un transfert technologique efficace entre acteurs publics et privés français, pour faire de la France un acteur IA compétitif au-delà du continent européen.
Construire les politiques nationales d’IA autour des spécificités des systèmes nationaux d’innovation de chaque pays.
Imaginer et construire un modèle européen de l’innovation IA adapté à la diversité de ses États, pour améliorer le positionnement mondial de l’Europe.
Anticiper les impacts de l’IA sur les activités d’innovation et sur le marché du travail : Les entreprises doivent ajuster leur modèle économique, réaliser les investissements complémentaires nécessaires, et adapter leurs compétences techniques et leur capital humain. De leur côté, les pouvoirs publics doivent ajuster les réglementations en vigueur, et assurer une offre de formation qui accompagne l’essor de l’IA, en investissant dans les infrastructures scientifiques et technologiques.
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