Annoncé jeudi 3 septembre, le plan de relance nommé France Relance va consacrer 100 milliards d’euros de dépenses pour soutenir notre économie et sortir de la crise d’ici à la fin 2022.
15 milliards d’euros sont attribués au volet « emploi, formation, et compétences ». Ces mesures ont pour ambition de favoriser l’orientation des jeunes, des demandeurs d’emploi et des salariés en activité partielle vers les filières et les emplois d’avenir. Le plan « compétences » prévoit également de faciliter l’accès à la reconversion professionnelle et à l’adaptation des organismes de formation au digital.
Le gouvernement, en renforçant le soutien à l’activité partielle et la formation professionnelle, vise la création de 160 000 emplois en 2021.
L’objectif premier est de permettre aux entreprises de conserver les compétences dont elles auront besoin au moment de la reprise. Dans ce cadre, l’activité partielle de longue durée sera soutenue pour un coût en 2021 de 6,6 milliards d’euros. Cette mesure doit permettre de préserver 300 000 emplois en 2021 selon les prévisions du gouvernement.
1 milliard pour le FNE-Formation jusqu’en 2021
Le Fonds National pour l’Emploi avait été renforcé pendant le confinement, permettant de financer les formations suivies à distance par les salariés en activité partielle. On estime que le nombre de salariés concernés a été de 150 000 pour un montant de 150 millions d’euros. En 2021, le nombre de salariés formés au travers de ce dispositif pourrait être de 250 000.
Le nouveau cadre du FNE-Formation devrait entrer en vigueur en octobre. Jusqu’à fin septembre le dispositif FNE-Formation renforcé serait donc en vigueur dans les dispositions prévues le 2 juin 2020.
Dès octobre, le FNE-Formation concernerait les salariés en activité partielle ou en activité partielle de longue durée (temps non travaillé pouvant aller jusqu’à 40% pendant deux ans). Il s’appliquera en priorité aux formations contribuant à l’employabilité face aux mutations économiques, le financement des formations pourra être compris entre 70 et 100% des coûts pédagogiques.
A titre d’exemple, les formations éligibles pourront concerner l’obtention d’une certification en cybersécurité pour une PME ou de technologies hybrides pour un grand groupe.
Soutien aux formations des secteurs prioritaires
Le plan de relance a défini des secteurs prioritaires : transition écologique, numérique, industries en lien avec la souveraineté économique, les métiers liés au grand âge et à la santé.
Les formations soutenues par l’État devront donc concerner ces domaines et contribuer à renforcer l’acquisition de compétences pour exercer les métiers stratégiques de demain.
L’État prévoit ainsi, pour les secteurs stratégiques, l’abondement à 100% du reste à charge d’une formation souscrite dans le cadre du CPF.
De plus, les entreprises peuvent, depuis le 3 septembre, abonder le compte personnel formation (CPF) de leurs salariés.
270 millions d’euros pour les reconversions
Avec le dispositif ProA, les reconversions sont encouragées pour faciliter un changement de métier ou de profession, ou une promotion sociale ou professionnelle, via l’obtention d’une qualification reconnue.
De plus 110 millions d’euros viendront renforcer le CPF de transition qui permet de maintenir la rémunération pendant la durée de la formation qui conduit à un changement de profession.
100 millions d’euros pour la formation des demandeurs d’emploi
Cette enveloppe doit inciter les demandeurs d’emploi à suivre une formation professionnelle en augmentant leur rémunération. Le dispositif prévoit une prime de 150 euros à l’entrée en formation et une valorisation de la rémunération.
200 000 places de formations pour les Jeunes
Pour les jeunes, le PIC (Plan d’investissement dans les compétences) financera 200 000 places supplémentaires de formations ciblées sur les métiers dits d'avenir, dont 100.000 formations qualifiantes proposées sur l'application Moncompteformation.fr
Par ailleurs, le plan “jeunes” présenté le 23 juillet et doté d'une enveloppe de 6,5 milliards d'euros prévoit, à côté des aides à l'embauche ou au recrutement d'apprentis, 300.000 parcours "d'insertion sur mesure" à travers plusieurs dispositifs : un Parcours Emploi Compétences (PEC), un Contrat Initiative Emploi (CIE) ainsi qu'une augmentation importante des dispositifs d'accompagnement à l'emploi notamment.
Favoriser la transformation numérique des organismes de formation
Le plan de relance prévoit entre 200 et 300 millions d’euros afin de permettre aux organismes de formation de digitaliser leurs services, de restructurer ou d’améliorer les plateaux techniques.
L’objectif est de permettre aux organismes de faire face aux nouveaux entrants ‘pure player’ de la formation en ligne ou à distance et d’intégrer de nouvelles technologies d’enseignement comme les ‘serious game’, la réalité virtuelle, de nouveaux formats de modules digitaux de formation.
Le budget alloué au secteur de la formation professionnelle devrait faire l’objet d’appels à projets sur deux ou trois ans.
La mesure comprend également le développement et la labellisation d’un réseau de tiers lieux pour se former à proximité tout en utilisant des outils digitaux.
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